Trois Idées forces au sujet de l’empreinte carbone des aérodromes d’aviation générale et de leurs pollutions sanitaires

Note : Ces idées forces sont supportées par les propositions 7-8 et 9 de l’Autorité du Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (ACNUSA) du 15/07/2020 pour résoudre le pb des nuisances de l’aviation légère.

 

Idée force 1

L’empreinte carbone des 5 mois (mai, juin, juillet, aout, septembre 2020) du trafic de la plateforme de l’aérodrome de Chavenay a été de 570 tonnes. Ce chiffre est intenable dans le cadre environnemental national pour une activité principalement de loisir (1).

Un pilote qui vole 3 heures par mois pendant 6 mois de l’année, émet 1.2 tonnes de CO2 (2). Le bilan carbone de ce pilote pour 18h de cette seule activité de loisir, est égal au « quota » de la neutralité carbone par habitant sur terre, qui doit être en théorie de 1,2 à 2 tonnes de CO2 par an. (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie – ADME – étude numéro10/18 septembre 2018)

L’empreinte carbone potentielle totale pour une heure de vol des 130 avions basés à l’aérodrome de Chavenay est supérieure à 7 tonnes CO2 en première approximation (voir feuille de calcul jointe).

Il y a plus de 500 aérodromes d’aviation légère en France avec plus de 600 aéroclubs. Il faut trouver une solution pour aller vers la neutralité carbone de cette activité.

Ce n’est pas le vol des avions qui est en cause, mais la technologie très ancienne de leurs moteurs. La solution est développée dans l’idée force 3.

Idée force 2

La dégradation de la qualité de l’air (composés à cycles benzéniques et résidus de plomb) pour les riverains proches de l’aérodrome et sur la trajectoire des avions légers, n’est plus acceptable aujourd’hui avec notre compréhension des aspects sanitaires pour les personnes.

La majorité des avions dont les moteurs sont de conception ancienne (années 50) utilisent comme carburant l’AvGas 100LL qui contient du plomb dont la combustion émet des résidus très néfastes pour la santé des riverains. (L’UE a préconisé le retrait des carburants plombés pour l’année 2000)

En ce qui concerne l’AvGas 100LL, le problème a été soulevé par l’IAOPA-Europe, car l’Union européenne a programmé la fin de production de ce type de carburant pour la… fin 2020, avec à suivre, une période de 18 mois pour écouler les stocks accumulés entre temps, soit la mi-2022. Malgré ça, sur de nombreux forum de pilotes, les discussions sont plus orientées sur la façon de contourner le problème : « comment trouver un additif (comme pour les voitures anciennes roulant à l’essence plombée), quand le 100LL ne sera plus disponible », que sur la façon d’améliorer les flottes d’avions…

Une étude novatrice sur les effets de l’essence aviation sur les enfants dans « Environemental Health Perspectives » a été publiée, par Marie Lynn Miranda, (PHD, professeur de pédiatrie et doyenne de l’École des ressources naturelles et de l’environnement de l’Université du Michigan). Cette étude confirme le danger sanitaire pour les enfants qui sont à proximité (de 500 à 1500 mètres) des couloirs aériens empruntés par l’aviation légère (voir rapport en anglais attaché).

Le vol des petits avions émet également de nombreux produits de combustion incomplète avec notamment des composés à cycles benzéniques, très toxiques. (Hétérocycles, produits cancérigènes notamment). Ces composés retombent sur les riverains si les espaces aériens ne sont pas assez éloignés des habitations, ce qui est le cas à Chavenay, Saint Nom la Bretèche et Feucherolles (Problème de la pollution des sols aéroportuaires – Etude DGAC 2007 page 11).

 

Cette idée force milite pour :

Court Terme :

·      Éloigner légèrement les trajectoires des avions des habitations, (révision des circuits de la carte VAC),

·      Équiper les avions de silencieux dernière génération, (consommation en baisse de 15% et ion sonore. Sur l’exemple de l’aérodrome de Chavenay, l’économie serait à minima de 57t de CO2/an)

Moyen Terme :

·      Transformer l’obtention de la licence de pilote (PLL) en exigeant 1/3 des 45h de vol nécessaire à son obtention, sur simulateur. (idée existante pour les pilotes de ligne, et le permis auto)

·      Avoir un focus sur la qualité des avions écoles : exiger des clubs la dernière génération d’avion, consommant 10 à 12L/h au lieu de 28 à 40, avoir des hélices tripales, et des avions électriques.

 

La solution définitive à ce problème est suggérée dans l’idée force 3.

 

Idée force 3

La modernisation de la flotte des aérodromes d’aviation légère résout l’ensemble des problèmes (sanitaires, bruit et carbone) pour les riverains et pour la planète, en permettant aux pilotes de continuer de voler.

Le passage à des avions avec des moteurs à technologie moderne, injection dernière génération, basse consommation, électrique et plus tard potentiellement à l’hydrogène, est la solution définitive pour permettre aux pilotes de l’aviation légère de continuer à voler sans créer de nuisances sanitaires et sonores pour les riverains et sans gaz à effet de serre pour la planète.

Il faudrait affecter les revenus générés par la nouvelle taxe carbone vers l’amélioration du parc existant et son renouvellement par des avions légers (Avions de 4éme génération (2x moins lourd, 3 à 5x moins consommateurs en carburant)), comme préconisée par la convention citoyenne.

Le gouvernement pourrait contribuer, avec un processus analogue aux primes d’achat de véhicules électrique pour les particuliers, à la modernisation de la flotte d’avions via des incitations et/ou des aides financières (PTZ, subventions, Écotaxe, déduction d’impôts, amortissement, etc…)

 

 A l’instar de l’automobile, une vignette crit’Air pourrait classifier les avions en fonction de leur niveau d’émission Carbone, incitant les potentiels acheteurs.

 

Les Mairies dont la commune est située sur la trajectoire des avions pourraient également contribuer à cet effort de modernisation des flottes d’aviation légère dans l’intérêt des citoyens riverains.

 

 

(1)    Vols des mois de mai, juin, juillet, aout et septembre 2020 sur la plateforme de Chavenay (chiffres de l’ADP)

Il y a eu un total de 44 176 mouvements pour ces 5 mois en 2020 (ADP). Une heure de vol représente en moyenne 5 mouvements avec les avions qui restent en vol lorsque le trafic est important et la piste n’est pas libre pour atterrissage. On a 44 176/5 = 8835 heures de vols approximativement. Le bilan carbone pour ces 5 mois est de 8835 X 64.48 = environ 570 tonnes de CO2

(2)    Un pilote qui vole en moyenne 3 heures par mois pendant 6 mois dans l’année, émet 3 x 6 X 64.48 kg CO2 = 1.2 tonnes de CO2 par an.